Une fois arrivés à Monkey Mia, il fallait bien redescendre sur Perth mais, ce qu'il faut comprendre dans cet Ouest de l'Australie, c'est qu'il n'y a presque rien sinon le Bush. Quand enfin on entre dans un "village", on en sort aussitôt et pourtant, tous les villages que nous aurons traversés sur ces 800km figurent sur notre carte nationale de l'Australie ! C'est dire si ce n'est pas très peuplé.
Quand on sort d'un "village", on doit faire environ 100km pour atteindre le prochain quand ce n'est pas juste une station service au croisement de deux routes qui fait office de point d'ancrage de la civilisation.

Plus nous allions au nord et plus j'avais le sentiment que la présence de l'homme était une anomalie. Dit autrement, que c'est la nature qui semble l'emporter. Il fait (trop) chaud, c'est aride, des mouches par milliers. Ah si, du bitume.

Quand il n'y a pas grand chose à l'aller, il n'y a pas grand chose au retour. Garez 20 tracteurs centenaires dans une cour et nommez cela "Musée de la mécanique et du machinisme".
Faire une boucle en s'éloignant de la côte et en espérant voir autre chose qu'à l'aller, c'est compliqué. Il n'y a plus l'océan pour se rafraichir et, souvent, il n'y a même plus de bitume.
Heureusement, il y a la nature et ses couleurs. Nous avons eu de la chance avec le temps, il a fait soleil quand nous voulions nous baigner, il y avait un peu de vent ou des nuages quand nous avons visité des endroits où partout il est dit "la chaleur tue, 3 litres d'eau par personne et par jour !".

Dans le Kalbarri National Park où coule la Murchison River, nous n'avons eu que 35° alors qu'il en faisait 43 la semaine passée. En plein été, il y fait souvent 50. La roche était rouge. On nous avait prévenus pour les mouches. Ayant renoncé le matin même à trouver un chapeau à ma taille (le modèle Extra-Extra Large fait 61cm de tour et c'est comme si on me posait une sous-tasse sur le crâne), j'ai opté pour le tee-shirt autour de la tête et le filet anti-mouches autour de cela. Il n'y a bizarrement pas de photo sur le blog nous montrant avec cet accessoire très local. C'est peut-être parce que tu as l'air terriblement con quand tu portes un truc pareil, genre un apiculteur de Corrèze qui aurait oublié de se changer avant de partir en Australie.

Le Pink-Lake doit sa couleur à une algue qui prolifère. Bluffant.

A Jurien-Bay, les eaux sont turquoises, les gamins se sont éclatés. Le soir, j'ai bu une bière en cachette le temps qu'on nous prépare notre "Take-Away". J'ai découvert un sport à la télé, le foot australien. Faut être un peu anglais pour inventer le foot australien. C'est du foot mais tu joues avec un ballon de rugby. Le terrain n'est pas rectangle mais oval. Tu as des barres comme au rugby mais tu ne marques pas d'essai, faut tirer au pied entre les poteaux, à n'importe quelle hauteur sachant... qu'il n'y a pas de gardien. Comme il y a beaucoup de soleil, les mecs tirent souvent à côté donc on a rajouté un but à gauche et un à droite du but central. Cela vaut moins de points mais cela compte quand même. La commande est arrivée trop vite, je n'ai pas eu le temps de voir comment ils tirent les corners sur un terrain rond.

A Lancellin, les dunes blanches sont les plus hautes de toute la côte ouest. Les enfants ont adoré les descendre en courant.

Pour nous remettre de cette orgie de couleurs et ne pas revenir trop vite dans la civilisation, nous avons fait halte dans une ferme qui affichait "Alpagas". Oui, que voulez-vous, quand il n'y a plus rien, il n'y a plus rien, quoi ! Vous n'êtes pas tenus de savoir que l'Alpaga se rencontre plutôt à 4000m d'altitude en Amérique du Sud. En plus, c'est super doux l'alpaga. J'ai eu un début de relation plus sincère qu'avec mon dernier kangourou. Je me demande même si je ne vais pas demander une descente de lit en alpaga pour noêl. Faudra juste bien la nettoyer avant car vingt-dieux, ça fouette ! Pour la petite histoire, le patron de cette "ferme" (je ne sais pas trop comment l'appeler autrement) travaille à 1500km de là. Il m'a dit qu'il n'est de loin pas le seul à travailler aussi loin. Il part le mardi, y travaille (de nuit) jusqu'au mardi suivant puis rentre chez lui pour une semaine de repos.

Bon allez, faut que je pense à dormir un peu. Demain, c'est Ville. 10 degrés de moins qu'à Monkey Mia et des boutiques, Mag va sûrement retrouver des jambes.