Il n'y a que 16km de traversée entre l'Australie et cette petite île d'environ 150km de long. Ce sont de petits ferries qui assurent la traversée. Nous avons été pas mal remués, j'en avais quand même trois autour de moi qui faisaient une drôle de tête mais ils ont tenu bon...

Nous pensions depuis notre arrivée à Adélaïde que nous avions quitté l'Australie sauvage et les terres isolées donc nous n'avons pas trop fait attention, nous avons fait des courses 'pour aujourd'hui' à peine étions-nous arrivés sur Kangaroo Island. L'erreur. Car, ensuite, jusqu'à notre point de chute 120km plus loin, plus une seule épicerie, juste des cafés ou des boutiques dans les réserves ou les parcs animaliers...

Nous avions réservé pour deux nuits un "logement" au phare de Cape Borda. Après avoir vu la magnifique plage de Pennington Bay, nous avons filé vers Cape Borda. 32km avant d'arriver, le bandeau de bitume cède la place à une route de sable rouge sur laquelle on se surprend à rouler à 80km/h par moments. Comme on ne croise quasiment personne, chaque kilomètre avalé nous enfonce un peu plus dans l'impression que nous allons dans un endroit isolé.

Je vous épargne le sketch "Il n'y a pas de réception ? Elle est où la clé ?", nous avons fini par entrer dans notre "logement". Le logement des anciens gardiens du phare. 2km avant d'arriver, nous étions passés devant le cimetière des gardiens du phare et de leurs familles... Comme mes marins d'eau douce dormaient tous à 20h, j'ai passé ma soirée à lire l'histoire des naufrages qui ont conduit à la construction de ce phare puis l'histoire des familles des gardiens qui se sont succédés ici jusqu'à l'automatisation du phare en 1984. Ce n'était pas rigolo tous les jours visiblement. "Aujourd'hui je suis tombé sur une branche, je pense que je vais perdre mon oeil" ou "35e jour de fièvre de la scarlatine pour mon fils qui est au plus mal".

Avant cela, nous étions sortis voir le coucher de soleil et les enfants ont joué à cache-cache avec les kangourous du coin. Plus tard (il fait nuit avant 6h), les enfants ont pu voir les 4 faisceaux du phare balayer les alentours. J'ai aimé cette ambiance "bout de monde", l'isolement, les animaux, la nature, le vent, le phare. Magali a trouvé cela un peu glauque. Faut dire que côté déco, cela baignait encore dans son jus... d'il y a 50 ans. Un des gardiens a du faire la collection de tout ce qui arrivait sur une plage alentour : une vitrine était remplie de trucs improbables (et moches) allant des tessons de vaisselle aux ossements de baleines en passant par des boutons de pantalons ou autres OFNI.

Une fois ma soif d'histoires maritimes étanchée (le lendemain), nous avons sillonné l'île et ... mangé du pain de mie. Nous avons adoré les rochers de "Remarkable Rocks" au-dessus d'une mer aux vagues impressionnantes. Nous nous sommes sentis tout petits devant les éléments à l'Admiral's Arch où des otaries se jouent des vagues et des récifs avec une facilité déconcertante. Le top pour moi cela a été de voir de jeunes lions de mer jouer avec les vagues et surfer à Seal Bay. J'ai fait une vidéo qui vous rendra un peu de cette magie si toutefois je trouve le temps de la retravailler. Enfin, se balader dans une forêt d'eucalyptus et voir des koalas en liberté, c'est quand même mieux que de les voir dans un enclos ! Les enfants ne sont évidemment pas du même avis. Ils ont adoré toucher des koalas, nourrir des wallabies et des kangourous. De mon côté, j'ai eu de grandes discussions avec un énorme perroquet noir qu'un autre perroquet (blanc et rose) essayait d'interrompre.

Bref, coup de foudre pour cette île.