12/05
Hat Head National Park. Nous allons dormir sous les arbres. La végétation me fait penser à une jungle. Magali a dû me guider entre les arbres pour ne pas que j'abime le camping-car. A quelques mêtres de nous, une caravane qui doit avoir 40 ans avec un bordel sans nom tout autour. Nous pensons à un local qui vivrait là.
A 50m de nous, l'océan, une plage de rêve avec juste quelques pêcheurs qui garent leur 4x4 sur la plage (un 4x4 tous les km, ce n'est pas la cohue). Cela faisait un moment que nous n'avions pas eu de belle plage sauvage comme celle-là. Nous avons passé la fin d'après-midi sur la plage, à profiter des enfants et du lieu. Nous avons été intrigués par des centaines de petites boules de sable accumulées autour de trous d'un cm de diamètre sur la plage. J'ai essayé d'expliquer à Martin et Sarah ce qu'était la patience puisque ce n'est pas une notion maitrisée par la maman... Je leur ai expliqué qu'en restant assis sans bouger et sans faire de bruit, l'animal qui creuse ces trous finirait peut-être par sortir. Sarah n'a même pas voulu essayer. Martin a tenu 30 secondes. 10 minutes après, quand je suis revenu avec une photo, Martin a voulu réessayer et sa patience a cette fois été récompensée !
En retournant à notre camping-car sous les arbres, j'ai vu qu'une voiture était garée à côté de la caravane. Je n'avais pas eu le temps de jeter un oeil que le gars m'interpellait. 75 ans, barbe de 20 jours. Il m'a raconté qu'il travaillait là en tant que volontaire à désherber et entretenir la zone, qu'il était depuis le mois d'août et qu'il allait partir d'ici une semaine car il commençait à faire un peu froid pour lui. Il m'a aussi dit qu'avec un peu de chance on verrait un goanna (sorte de varan) le lendemain matin.

13/05
Comme je n'arrivais pas trop à dormir cette nuit (branches qui frottaient contre le toit en permanence), j'ai pas mal repensé au gars de la caravane d'à côté. Je suis retourné le voir ce matin pour lui poser quelques questions. Il va partir dans une semaine pour aller plus au nord, plus au chaud, à "Texas" il pense. Non, il n'a pas de maison m'a-t-il répondu en tapant sur sa caravane. Oui, il se sent seul parfois mais il voit du monde de temps en temps dans le parc. L'iguane fait à peu près ma taille. Nous en avons vu beaucoup plus de l'Australie que lui de toute sa vie.
Je lui ai dit que j'avais été content de discuter avec lui et que je me souviendrai longtemps de lui, il m'a souri et m'a serré la main.
Nous n'avons pas vu le Goanna. Mag me dit qu'elle ne serait pas très rassurée de voir un "lézard" aussi gros sortir des buissons mais moi j'en rêve depuis cette nuit.
Nous retournons faire un tour sur la plage puis reprenons la route sans trop savoir quelle sera la prochaine étape. Nous finissons à Bellingen pour une étape sans but sinon d'aller au nord. Après un peu de foot avec Martin et les jeux du soir, le temps tourne à la pluie et ce sera déluge toute la nuit.

14/05
Le camping-car est posé sur un terrain herbeux qui était déjà détrempé en arrivant, j'ai commencé à flipper en fin de nuit, pas envie de m'enliser. Un coup d'oeil autour du camping-car confirme mes craintes. Quand je flippe, je flippe et Mag sait que je ne serai pas tranquille tant que je n'aurai pas essayé de bouger le camping-car. On bloque tout pour éviter que cela ne tombe, les enfants se cramponnent à leur couchette et ... je sors sans problème pour me poser sur l'allée de gravier. Il pleut toujours, petit-déjeûner puis école. Nous reprenons la route, la pluie cesse un peu plus tard. Sur la route, nous franchissons d'énormes rivières sur lesquelles nous voyons de petits bateaux de pêche. Quand il n'y a pas de pont, il y a un ferry. Que d'eau après l'Australie désertique des débuts ! Je n'avais jamais vu autant de grosses rivières en aussi peu de temps. Des rivières, de l'élevage... de la canne à sucre ! des bananes ! J'ai l'impression d'être arrivé en Louisiane ou au Mississipi. Nous arrivons en milieu d'après-midi à Lawrence. Nous avions bien aimé les deux premières haltes "derrière un pub", nous avons donc voulu retenter le coup sur le terrain mis à disposition par la "Lawrence Tavern". 10$ par nuit pour toute la famille avec douche chaude et WC impeccables ! La totalité des fonds récoltés par ce "camping improvisé" va à la recherche contre la leucémie. 6400$ récoltés en un an. A ce prix-là, on va même se payer le resto à la taverne (et moi une bière ou deux, ou trois). Une clientèle d'un autre temps, des machines à sous, de la nourriture correcte et pas chère (7 Eur l'escalope panée par exemple).

15/05/2017
Il fait grand soleil, nous décidons de ne pas traîner et d'avaler rapidement les derniers kilomètres jusqu'à Byron Bay pour profiter de l'après-midi.
Nous voilà arrivés à Byron Bay où nous allons occuper la maison d'Alice avec qui nous avons fait un échange de maisons (elle passera quelques jours chez les parents de Magali à Tarascon). L'occasion pour nous de changer un peu de rythme et de changer de lit ! Il y a quelques jours à peine nous avions bien froid les matins. Même à Sydney, certaines nuits avaient été fraiches ! Il aura suffi de faire 500km vers le nord pour trouver un temps bien plus doux, des paysages et une végétation à nouveau bien différents. La maison n'a pas de chauffage, je crois que nous en avons fini avec les couvertures.
Nous allons passer une bonne semaine ici avant d'attaquer la remontée vers Cairns avec je pense un climat de plus en plus chaud et humide. En attendant, nous allons visiter la région qui selon pas mal de monde croisé sur les routes vaut la peine d'y consacrer quelques jours.