1. Introduction
Voilà, nous venons de terminer notre semaine dans le Red Centre. 39° à l'ombre. 12 litres d'eau par jour, minimum.
Nous avons atterri à Alice Springs mais à Alice Springs il n'y a rien sinon des aborigènes qui déambulent. Il a fallu faire 400km pour nous rendre à Uluru (aussi nommé Ayers Rock), la carte postale d'Australie par excellence, un des endroits sacrés des aborigènes.
Je ne sais trop comment décrire ce Red Centre. De la terre rouge, des herbes, des arbustes, parfois des arbres, des montagnes qui semblent mourantes et pas âme qui vive ou presque.
Il fait tellement chaud en journée que les Rangers (sortes de shériffs des parcs nationaux) interdisent l'accès à partir de 9h du matin... Nous nous sommes donc levés à 5h les deux premiers matins et à 4h30 le troisième.
Nous avons fait le choix de faire ce Red Centre en tour organisé et je dois dire après coup que nous avons eu le nez creux. Nous n'aurions jamais eu le courage de faire autant de route en 4 jours. Nous n'aurions pas dormi à la belle étoile. Je n'aurais pas roulé 200km sur des routes de terre, de sable ou de gravier. Nous n'aurions pas soupçonné et encore moins trouvé les trous d'eau dans lesquels nous avons pu nous baigner car il y a de l'eau à certains endroits !
Le bus est venu nous chercher à Alice Springs à 5h45 du matin. Il faisait encore nuit noire. Nous avons assisté au lever du soleil depuis le bus. Nous avons roulé une bonne heure pour atteindre le prochain lieu de vie, Camel Farm. On ne s'arrêterait pas à Camel Farm si le prochain endroit où on peut trouver des toilettes et acheter un café ne se trouvait pas à nouveau à 150km de là. Cela m'a permis d'apprendre qu'il y a des dromadaires en Australie.

2. Histoire de chameaux
Quand les européens sont arrivés, ils ont rapidement cherché à établir une ligne de télégraphe entre le nord et le sud. Pour porter le matériel, ce sont 12000 chameaux qui ont été amenés ici. Plus tard, quand la voiture et le camion se sont imposés, on a abandonné les chameaux qui sont retournés à l'état sauvage.

3. Un faux Uluru
Plus loin, une montagne bizarre. Le guide nous explique qu'on l'appelle le faux Uluru : des touristes pressés et pas documentés atterrissent à Alice Springs, louent une voiture, partent en direction d'Uluru, voient cette drôle de montagne, pensent qu'il s'agit d'Uluru, la prennent en photo et repartent. Le lendemain, ils ont un avion pour aller visiter un autre pays et, une fois dans l'avion, ils sortent un guide touristique où ils voient le vrai Uluru...

4. Le vrai Uluru
Ce "rocher" sorti de terre fait 9km à la base et un peu plus de 340m de haut. Un seul bloc donc. Sorti de terre par des mouvements tectoniques qui l'ont carrément fait sortir à 90° par rapport à sa position sous terre. Cà, c'est la version des scientifiques. Pour les aborigènes, le monde a été créé par des créatures géantes. A Uluru, ce sont deux serpents sortis de sous-terre qui se sont crépé le chignon si j'ai bien tout compris. Au début, j'ai trouvé cela bizarre mais franchement, après 4 jours en plein soleil et par 40 degrés, je n'ai pas trouvé cela plus débile que l'histoire du mec qui arrivait à marcher sur l'eau ou de celui qui a dû séparer la mer en deux pour faire passer ses potes parce qu'il ne voulait pas leur apprendre à marcher sur l'eau justement.

5. Kata Tjuta
C'est un peu la même histoire qu'Uluru, rochers sortis de sous-terre mais qui se sont fracturés en plusieurs "petits morceaux" contrairement à l'Uluru qui n'est qu'un bloc. J'ai préféré Kata Tjuta à Uluru mais faut pas me dénoncer hein. Nous avons fait une marche de 5.3 km avec les enfants, cela a été dur mais ils nous ont impressionnés.
Le soir nous avons dormi tous les 4 à la belle étoile. La voie lactée était superbe et c'est la première fois que j'ai vu une autre galaxie à l'oeil nu, le nuage de Magellan. Martin s'est endormi après avoir compté 9 étoiles filantes. Je n'ai pas dit à Magali que les suisses avaient vu des scorpions en allant aux toilettes ni que notre guide avait vu un centipède à quelques mètres en me précisant que sa morsure est un régal...

5. Kings Canyon
Le massif montagneux "MacDonnell Ranges" est à 80km de là. Comme expliqué dans mon article sur le Red Centre, cela a tellement été le boxon sur terre à une époque que ces montagnes se sont usées et que tout s'est accumulé par ici. Au final c'est rouge et c'est beau. J'ai abandonné Magali et les enfants pour faire cette marche de 7km avec le reste du groupe car ils ne voulaient pas remettre cela. Les enfants ont ramassé des cailloux et ont commencé à les frotter l'un contre l'autre. Ils ont ainsi rejoué le processus naturel à leur manière et en accéléré. Le soir, Martin a qui j'avais expliqué comment les rochers s'étaient créés (accumulation de sable qui s'aggrège sous la pression) m'a dit : "c'est rigolo, d'abord c'était du sable, après c'est devenu du rocher et maintenant c'est redevenu du sable quand on l'a frotté".

6. Glen Helen, Ellery Creek Waterhole
Le truc dingue c'est qu'après des centaines de kilomètres où tu n'as pas vu une mare, ton guide t'arrête à un endroit qui te rappellerait presque les gorges de l'Ardèche. Nous avons enchainé 3 baignades sur les deux derniers jours dont une carrément idyllique à Ellery Creek Waterhole. Quand il pleut, les rivières se remettent à couler puis elles s'assèchent lentement en laissant des trous d'eau plus ou moins grands. Pas de sources donc, juste de l'eau de pluie qui s'écoule puis s'assèche.