25/01/2017
Nous quittons la péninsule de Banks et le fjord qui abrite la charmante petite ville d'Akaroa pour nous élever un peu. Après les noms de rues en français, nous faisons route vers les Alpes Néo-Zélandaises (si, si, les "Southern Alps") et le Mont Cook, point culminant de NZ (et même de toute l'Australasie) avec ses 3754m.
Des premières bourrasques de vent qui secouaient le camping-car nous ont réveillés pendant la nuit mais ce n'était que les prémices d'une journée des plus ventées.
Les routes sont peu fréquentées. Elles grimpent à pente douce et cela me va car je me demande comment mon char d'assaut se comporterait dans une pente à 10%...
Le paysage se transforme peu à peu, on a l'impression d'être sur des plateaux de haute montagne entourés de monts aux pentes abruptes. Nous passons un col sans même l'avoir remarqué mais l'impression d'altitude est là. Un panneau indique 770m ! Je n'en reviens pas. Les herbes sont jaunes, la végétation rabougrie.
Par moments, nous avons l'impression d'être dans la savane Africaine, c'est très étonnant.
Nous arrivons au Lac Tekapo. Une petite église y a été bâtie en l'honneur du chien de berger. J'imagine le curé sermonnant ses fidèles mais ces derniers ne devaient que guère écouter, une baie vitrée derrière le curé permet d'avoir une vue époustouflante sur les eaux turquoises du lac !
Il fait beau mais le vent redouble d'intensité. Nous envisageons de pousser jusqu'au pied du Mont Cook. Un autochtone nous avait dit "quand vous serez sur la route qui monte au mont, si vous le voyez, vous aurez une belle journée. Si vous ne le voyez pas, vous aurez une journée pourrie".
Les Hambuch sont têtus, nous décidons donc de prendre le "risque". Nous espérons pour le lendemain une virée en bateau sur le lac au pied du glacier pour aller toucher de l'iceberg d'altitude (concept local).
Avant cela, petite halte au 2e lac turquoise. Après le lac Tekapo, le lac Pukaki. Je ne comprends rien à ce pays, tu conduis à gauche, tu bouffes dégueu mais pas un nom en anglais.
A nouveau des eaux turquoises. L'eau doit sa couleur aux glaciers qui alimentent ces lacs aux particules minérales qu'ils charrient.
Une fois ce 2e lac passé, restent 55 km de route sans issue vers le village du Mont Cook. Et, devinez quoi ? Nous ne voyons pas le Mont Cook. Têtus, nous décidons d'oublier ce qu'avait dit l'autochtone.
Première pluie.
Déluge.
Nous sommes arrivés.
Un centre d'information nous abrite. La météo annonce 10cm de pluie pour le lendemain avec des vents de plus de 100km/h. Sir Edmund Hillary a fait ses classes dans le coin. La région abrite 19 des 23 sommets de plus de 2000m de NZ. Cela saoule ce temps. Ils avaient des piolets moins bien que ceux de Decathlon je trouve. "On fait quoi chérie ?" "Papa, on va dormir ici ?" "Ah non papa, le camping-car j'aime bien pour dormir mais pas pour rouler, pourquoi vous n'avez pas pris une voiture avec une maison ?"
Je fais les boutiques, j'achète un tee-shirt. Toujours pas de chapeau ou de casquette à ma taille. Tu me diras, vu le temps ici...
Allez, on rebrousse chemin.
Le Mont Cook ne se sera jamais livré à nous. J'ai juste pu prendre une mauvaise photo du glacier à ses pieds.
55km plus loin il fait à nouveau beau.
Nous décidons de piquer plus au sud. Mon copilote préféré trouve un camping à Kurow, 1h30 plus au sud. Une patronne au teint rouge assez bluffant. Je pense à une allergie à un mascarat quelconque mais n'ose demander. La déception du Mont Cook est toujours là mais Martin est content de taper dans sa balle de tennis. Va falloir que je vide les chiotes, je n'ai jamais fait cela. Le camping est presque désert, je pense que c'est le bon endroit si je ne veux pas passer pour un benêt. Je ferai cela demain matin. Il faut se rappeler : les eaux grises, ce sont les eaux de la douche et du lavabo. Les eaux noires, ce sont les choses plus épaisses dirons-nous. Grey-waters. Black waters.